Chaque année à la même époque, il y a deux études. Un bilan statistique très complet établi par le CNC sur l’intégralité des films agréés et leurs sources de financement. Cette analyse donne les grands équilibres.
Mais le coût de production des films est faux. Il ne s’agit que de devis.
Il faut se rabattre sur l’autre bilan, heureusement publié le même jour, « les coûts de production des films en 2011« . C’était lundi dernier. Chaque année depuis quelque temps déjà, nous regardons ces chiffres avec beaucoup plus d’attention.
Pour le néophyte, il faut préciser que CANAL+ ne coproduit aucun film. La chaîne ne fait que préacheter un droit de diffusion d’un film-projet pour ses abonnés. Parmi les arguments pour justifier de financer de quelques centaines milliers d’euros (ou pire), le coût de fabrication du film à venir est évidemment un paramètre. Les producteurs s’en servent souvent.
Pour être clair, je préfère plaider le refus d’un financement qu’un financement absurde.
Mais nous ne savons que tardivement le véritable coût des films qu’on nous propose. Notre métier manque de transparence. Les préachats des chaînes sont parfaitement publics. Le reste est une autre affaire.
Etre producteur est un sacré métier. On espère produire au mieux. On parvient rarement à convaincre tous les fameux financiers.
Nous avons toujours quelques difficultés à comprendre comment on peut faire le même film avec un devis réduit de 30 ou 40%.
Pour certains, le succès est à l’arrivée. Pourquoi s’agacer ? Pour d’autres, c’est plus tendu.
Quoiqu’il arrive, même avec ces « économies », le coût d’un film qualifié de normal ou modeste reste de l’ordre de 3 millions d’euros.
Qui paye ?