L’été meurtrier

Vous souvenez-vous du film ? 1983, Jean Becker, Canal+ se préparait à naître.

Cet été, nous rencontrons quelques échéances assez compliquées pour mon employeur, mais aussi pour le cinéma en général. Des sujets concurrentiels ou économiques, l’avenir de l’exception culturelle et plein d’autres choses encore.

L’été meurtrier ?

Nous verrons.

Desperate Housewives, abonnées désespérées. Ou pas.

Nous diffusions le dernier épisode de la dernière saison de Desperate Housewives, ce jeudi soir sur Canal+. La série sera encore disponible sur Canal+ à la demande quelques jours; rediffusée sur Canal+ Décalée le lendemain, et même dimanche prochain.

Cette série fut emblématique d’une période… pour nous. La féminisation progressive (et encore partielle) de la chaîne du « foot et du porno », comme la surnommait Antoine de Caunes quand il officiait à Nulle Part Ailleurs.

Car finalement, quand pouvions nous regarder notre chaîne en couple ou en famille ? Le cinéma était souvent masculin – il y a quelques années -; le sport, évidemment. Canal+ avait un « biais » masculin que nous avons cherché à compenser, progressivement, par les séries.

Il suffit de regarder la grille de cette année pour mesurer le chemin parcouru: DH, The Big C (en septembre), Shameless, Nurse Jacky; Working Girl; Body of Proof…

Nos abonnées n’ont pas à être désespérées.

Mieux, c’est souvent l’homme ou le garçon qui regarde autant que la dame cette programmation finalement plus riche et plus mixte.

De la mixité, la vraie.

Dans le cinéma français, on retrouve une certaine dose d’entre-soi – l’expression est à la mode. Elle n’est pas plus importante qu’ailleurs en France. Sauf que le cinéma a une importance symbolique plus forte. Il peut figer des clichés.

Ainsi en va-t-il du choix des acteurs, du marquage sociologique des protagonistes, du prénom des personnages, de la couleur de peau des castings, de la localisation géographique des histoires. Le cinéma, surtout français, est bien moins caricatural que d’autres. Notre industrie est l’une des rares à partager son écosystème avec de nombreux pays grâce des accords de coproduction.

Il y a aussi bien sûr des films français très exemplaires; ou d’autres pour lesquels ces interrogations sont inopérantes.

Mais il y en a d’autres où l’on en enrage de constater que rien ne change alors que tout aurait pu changer, qu’il suffisait de peu.

Screenings 2012: où va la fiction américaine ?

Il est difficile de commenter cette grande messe commerciale de  la série américaine qu’on appelle les Screenings. Les chaînes de télévision veulent garder leurs appréciations pour elles-même. Mais, comme d’autres, on peut tirer quelques constats simples et presque consensuels

1. Les Américains ont envie de rire. Et nous avons bien ri avec eux. Sitcoms ou comédies, les séries d’humour étaient nombreuses et souvent réussies. Quelques 29 nouveautés débouleront dans les grilles américaines à l’automne prochain.

2. Scénaristes et producteurs ont aussi décidé de maltraiter le rêve familial américain: mères-célibataires, familles disruptives, gay-parentalité, adultère, familles recomposées, mariage raté, adolescence rebelle, etc. Tout y est passé.

3. Corollaire du constat précédent, la femme était à l’honneur. Héroïne volontaire ou mal gré elle, la femme était centrale dans nombre de nouvelles séries.

4. L’industrialisation du système semble essouffler les talents. La créativité se loge désormais aussi hors des traditionnels networks.

Quand la réalité écrase nos fictions

Kathryn Joosten est décédée ce weekend d’un cancer du poumon. Dans cette dernière saison de Desperate Housewives, l’actrice jouait la voisine Karen qui souffrait d’une récidive de son cancer du cerveau.

Dans le 17ème arrondissement de Paris, un ex-acteur porno dépeceur de corps a été identifié.

C’était la première fois qu’un épisode d’Esprits Criminels faisait l’objet de compte-rendu dans nos journaux télévisés.