La bonne idée de VUDU

VUDU est un service de SVOD lancé par Wallmart aux Etats-Unis. L’enseigne vient de conclure avec les 5 principaux studios hollywoodiens la possibilité de transférer en copie digitale les DVD de ses clients.

Techniquement, cela paraît assez simple: il faut se rendre dans l’une des 3.500 boutiques Wallmart (aux Etats-Unis) avec le(s) DVD(s) que l’on veut transférer; on se créé gratuitement un compte VUDU ; puis, moyennant 2$ par DVD, VUDU crédite le compte créé du film en version digitale. Le client repart ensuite avec ses DVD et peut utiliser son compte VUDU numérique.

Je suis sûr que certains argumenteront que 2$ la copie digitale, c’est hors de prix pour un DVD qu’on a « déjà » payé.

Et d’autres rappelleront qu’un DVD n’est qu’un support de diffusion, pas le film lui-même.

Une famille normale américaine

The New Normal est une « comedy » dont le pilote présenté lors des derniers Screenings était plutôt bien réussi. Le pitch était simple: un couple d’homo sympathise avec une jeune mère célibataire qui accepte de devenir la mère porteuse de leur bébé.

Elle est produite par la Fox, et dirigée par Ryan Murphy (Nip/Tuk) et Ali Alder (Glee) pour la chaîne NBC en septembre prochain.

Ces derniers jours, voici qu’une association familiale/antigay dénommée « One Million Moms » appelle le public et les annonceurs à la boycotter:

« NBC is using public airwaves to continue to subject families to the decay of morals and values, and the sanctity of marriage in attempting to redefine marriage »

Cette association va avoir un sacré boulot à la rentrée. The New Normal est certainement une série des plus directes à « maltraiter » le modèle de la famille américaine traditionnelle. Mais il y en a d’autres, et c’était l’une des nouveautés repérées en mai dernier.

Les Kaïra, le film et la critique

On peut ne pas aimer le film, mais écrire que la Web-série a été « passée au rouleau compresseur du mauvais cinéma commercial français« , c’est trop.

Pour la petite histoire que le journaliste des Inrocks, auteur de cette formule dans l’édition du 11 juillet dernier, visiblement ignore, ce film a eu les plus grandes difficultés à se monter. La chaîne Canal+ y est allé franchement et avec plaisir, car elle jugeait le projet de qualité, transgressif et innovant dans le panorama si correct des comédies françaises.

On peut ne pas aimer le film, mais il ne faut pas se tromper de reproche.

C’est d’ailleurs et déjà l’un des succès de l’été.

Merci aux Inrocks.

L’offre légale en ligne, « seulement » 7200 films en VàD payante…

Le CNC nous a donné ses derniers chiffres relatifs à la VàD en France, obtenus via GKF-Conseil. Bizarrement, iTunes France n’est toujours pas mesuré parmi les « références actives en vidéo à la demande » représentatives du marché… Le périmètre de l’analyse est donc réduit à 8 opérateurs dont le nôtre (CANALPLAY).

Passons…

A celles et ceux qui ronchonnent encore que l’offre est « insuffisante » (*), voici donc quelques données pour rassurer leur goinfrerie d’images cinématographiques:

  • 28.728 programmes disponibles à fin mars 2012
  • dont un quart de film, soit plus de 7.200 titres disponibles.
  • Sur l’ensemble de l’année 2011, le CNC recense 9.085 proposés en VàD, récents ou de catalogue.

43% de ces films n’étaient disponibles que dans une boutique: une exclusivité de fait. A peine 20% étaient disponibles sur 4 plates-formes en même temps.

Il y a davantage de films américains disponibles que de films français: 3300 contre 2000.

Chaque mois, les opérateurs « rafraîchissent » d’environ 170 nouveaux films français et 250 nouveaux titres américains leur inventaire. L’étude ne précise pas combien de films « disparaissent ». Ces données mélangent nouveautés et catalogues.

Le chiffre d’affaire de la VàD est estimé à 220 millions d’euros (films+séries+adultes), réalisé à 70% par ipTV. Cette information est capitale, car l’ipTV a ses contraintes d’ergonomie que l’OTT n’a pas. Et le développement de l’ipTV est l’une des différences fondamentales que nous avons avec le marché US.

Les films français pèsent pour 28 millions de recettes. Les films américains, 53 millions.

Ces 220 millions d’euros correspondent à peine à 20% de ce que représentait la Vidéo (vente et location) il y a 10 ans. En revanche, cela représente déjà 38 millions d’actes de téléchargements/visionnages (à 78% via ipTV). Un volume plus que significatif.

La location s’est faite à 4,5 euros le titre en moyenne (4,3 euros pour un film); la vente à 8,8 euros.

 

 

 

 

 

 

(*) j’ai même reçu un Tweet d’un camarade de jeu s’indignant qu’il y avait quand même 1,4 million de films référencés dans Imdb…

Fin de saison

C’est une période toujours difficile. Sans dévoiler de grands secrets, l’acquisition de films français récents pour nos antennes se réalise tout au long de l’année, mais avec quelques mois d’avance sur la production de ces derniers. C’est d’ailleurs l’un des fondements du système d’obligations de soutien au cinéma national: nos chaînes, CANAL+ ou cine+, analysent des projets avant leur mise en production.

Dans la pratique, nous achetons dès septembre des longs métrages qui se tourneront en janvier ou février prochain. Et ainsi de suite.

Arrive alors le moment fatidique où certains projets sont reçus trop tardivement. Ils sont parfois/souvent très réussis. Mais sans budget disponible, comment faire ?

A chaque fin de saison, nous nous disons que nous ferons mieux l’année suivante.

J’ai tout entendu sur le sujet, sans qu’aucune solution ne soit satisfaisante: attendre quelques mois avant chaque tournage, de façon mécanique ? Répondre quand on nous le demande, quitte à comparer des projets de période de production différente ? Concentrer les décisions sur moins de comités ?

Les fins de saison sont des cauchemars.