2016

Nous sommes en 2016.

On y est.

Studio+, première bougie. 25 productions en route, une équipe formidable, un enthousiasme formidable, des producteurs formidables, un projet formidable. Il y a quelques mois au MIPTV, on dévoile une partie du projet.

 

 

2016, c’est d’autres projets qu’on ne peut pas dévoiler ici, c’est aussi un Cannes en digital à défaut d’être sur la croisette avec les collègues de Dailymotion, StudioBagel et la Direction des Nouveaux Contenus.

2016, c’est aussi le départ de Yann (« au-revoir Canal+« ), Maitena (« On ne quitte pas canal, on l’emporte avec soi.« ), Ali (« merci Canal+« ).

 

 

2016, c’est une fin et un début.

 

 

Cette investigation rapide du passé touche à sa fin, comme d’autres. Le zapping introspectif est aussi indispensable que d’autres. Je pense à des milliers de collègues, de proches, d’ami(e)s, de spectateurs. Dans tous les métiers du groupe, toutes les positions de l’entreprise, toutes les marques.

Bravo à toutes et tous, merci à toutes et tous.

Canal ne s’écrira jamais autrement qu’avec un +, sans arrogance si possible, avec culture et maturité, lucidité et générosité.

Bye bye Canal+.

On se retrouvera forcément.

Voilà, c’est fini, pour l’instant.

 

2015

Un jour, des souvenirs. Aujourd’hui, 2015

L’année avait mal commencé, pour tous.

 

Charlie

A Vivendi, l’intégration débute bien, avec la création de Vivendi Content, et des projets à profusion. Le 1er juin, STUDIO+ est créée, avec Gilles et la transformation de La Parisienne d’Images. Un projet né chez Vivendi, avec les collègues de Watchever, de Canal, et même d’Havas.

En juillet, puis en septembre, CANAL+ vit une rupture.

Une fin de cycle, une autre équipe.

 

 

Le Canal bashing permanent est usant et injuste. Mais le 3 septembre est un jour dont je me souviendrai longtemps.

 

 

En novembre, la première salve de tournages de STUDIO+ démarre.

2014

Un jour, des souvenirs. Aujourd’hui, 2014

CANAL OTT se lance. Il fallait bouger, changer, découvrir autre chose.

Netflix arrive. Séminaires, offensives et ripostes.

Sur cette photo de nous au travail, il y a Juliette Binoche, toujours présente, l’affiche d’un film culte, Bleu de Kieślowski. Canal OTT devait être aussi une passerelle entre deux mondes.

 

Canalott

 

Face à Netflix, on s’amuse. Se retrouver en position de challenger face à une multinationale impressionnante d’efficacité a quelque chose de réjouissant.

 

 

En 2014, on rachète StudioBagel, et on finit de lancer une cinquantaine de chaînes sur Youtube avec la Talent Factory. Et on découvre ce que l’on gagne, ou pas, sur internet.

 

 

En 2014, CANAL+ a trente ans.

Mon dieu.

 

2013

Un jour, un souvenir. Aujourd’hui, 2013

En 2013, on diffuse bien sûr House of Cards, une série que NETFLIX n’a pas produite mais simplement arrachée à HBO quelques mois auparavant et que nous avions acheté sur scripts au producteur (MRC) et à son distributeur (SONY).

House of Cards marque l’arrivée de Netflix dans l’univers de la télévision, même en France où le service ne se lance que l’année suivante.

Mais c’est une autre série indispensable qui a frappé ma mémoire.

 

Avec cette série, et quelques autres, nous lançons CANAL+SERIES, le 21 septembre, un projet collectif piloté par Nathalie et Eric, la dernière née de la famille Canal.

2012

Un jour, un souvenir. Aujourd’hui, 2012

Une campagne présidentielle qui s’achève, Canal+ fait un petit changement dans sa direction qui signifie beaucoup.

Une année difficile.

A l’avant-première de Cloclo, les futures ministres Aurélie Filipetti et Fleur Pellerin sont là.

 

Aux Rencontres de l’ARP, en octobre à Dijon, il faut expliquer pourquoi il n’y a pas de menaces sur le financement du cinéma indépendant. Florence Gastaud et Jean-Paul Salomé se déguisent en Anonymous.

Pas toujours évident.

2011

Un jour, un souvenir. Aujourd’hui, 2011

Un an avant, nous voici Frank et moi à discuter à Cannes avec Thomas Langmann le producteur et Michel Hazanavicius l’auteur-réalisateur.

Michel: « Je vais faire un film, une histoire d’amour »
Franck: « Super »
Lui: « En noir et blanc »
Moi: « Ah quand même »
Lui: « … et muet »
Moi: « Ah… »

Un an plus tard, nous y sommes. C’est un chef d’œuvre, nous sommes à Cannes. Et le Canal de cette époque fut collectivement ravi d’être dans l’aventure dès la première heure.

 

A Cannes, en cette année 2011, un autre film hors compétition clôt un suspense parfois grand-guignolesque tant le film a suscité inquiétudes, curiosité et surprise. La Conquête, de Xavier Durringer est enfin sur la Croisette, et dans les salles.

LaConquete

 

A Cannes, cette année 2011, un 14 mai, nous sommes, tard dans la nuit, chez Albane avec Ara et Laurence quand Ara lit un premier tweet sur DSK arrêté à New-York. J’observr Laurent Solly, encore chez TF1, aussi surpris que moi. « vous croyez qu’il y aura une Conquête numéro 2 ? » lui lance-je dans le brouhaha.

2010

Un jour, un souvenir. Aujourd’hui, 2010

Le Festival de Cannes est devenu un rituel personnel. Quatorze jours, puisqu’on arrive avant. Un patio accueillant gérée par le savoir-faire expert de Véronique et son équipe. Des centaines de rencontres, de souvenirs. Beaucoup de convivialité. Un moment oppressant mais indispensable. A la direction du cinéma, on visionne, on rencontre, on salue, on « convivialise« .

Cette année-là, on se réjouit de Potiche, A Bout Portant, L’homme qui voulait vivre sa vie, La princesse de Montpensier, Buried.

Mon fils, 9 ans, veut voir Scream.

Mon fils : « Papa ? »
Moi : « Oui ? »
Lui : « Tu sais, c’est nul de mettre interdit aux moins de 12 ans sur les films à TV »
Moi: « Ah ? »
Lui : « Ben oui, ça me donne envie de regarder. »
Moi: « Ah merde. »
28 septembre 2010

 

 

2009

Un jour, des souvenirs. Aujourd’hui, 2009 – J-8.

L’année est rude. On renégocie nos accords avec le cinéma français. Orange a lancé ses chaînes. La concurrence fait plaisir car elle soulage. La profession se fracture. Après une négociation-éclair de quelques semaines menée avec Rodolphe et Pascaline, on signe l’accord un 18 décembre, avec les uns, et quelques mois plus tard avec les autres.

En rentrant ce soir-là dans ma banlieue, je croise un renard sous la neige.

 

En 2009, le cinéma se délinéarise. Il faut bouger. Un producteur explique que je défendrai « les intérêts de Canal jusqu’au bout du slip.«  Je ne suis pas seul dans ce cas. Nous sommes tous, ou presque, comme cela à Canal+.

« L’environnement s’est terriblement complexifié ces dernières années. L’évolution des technologies, le piratage, les fournisseurs d’accès Internet, la télévision à la demande… Les défis sont énormes. Ils requièrent une vigilance constante. » (lire la suite)

 

2008

Un jour, des souvenirs. Aujourd’hui, 2008

Les premiers « French Frayeurs » sont sortis en salles. Des films d’horreur que CANAL+ préachète depuis 2005. Il y a aussi d’autres films de genre – de l’action, du polar , de la comédie décalée, et bien d’autres – qu’il faut soutenir.
La diversité du cinéma français vaut largement ce prix-là.

En septembre 2008, MARTYRS de Pascal Laugier fait scandale, interdiction aux moins de 18 ans.
« MARTYRS interdit aux moins de 18 ans ?
Bravo à Pascal pour le film.
Courez-y, quand il sortira, sans le pirater (évidemment). Soutenez-le (sûrement). »
3 juin 2008, MA sur FaceBook
Mais en 2008, nos amis d’Orange deviennent surtout des concurrents directs. Dans le train Paris-Cannes qui nous amène au MIPTV d’avril (oui, on n’aime pas l’avion), le communiqué de presse tombe d’un lancement de 6 chaînes Orange à la rentrée, avec du foot français (acquis en février), HBO, Warner et quelques productions françaises en exclusivité. Le secret avait été bien gardé. Il faut sécuriser ce qui peut l’être encore, dans l’urgence et plutôt le soir.
Bizarrement, Orange choisit un modèle traditionnel – des chaînes thématiques payantes – pour entrer dans les contenus.
En 2008, CANAL+ est la première chaîne à lancer son service de rattrapage. Il a fallu près d’un an pour parvenir à un accord avec la profession du cinéma.
 Trois ans après le lancement de Canalplay (VOD), nous entrons enfin dans l’ère du « non-linéaire« .

2007

Un jour, un souvenir. Aujourd’hui, 2007

2007, année électorale.

Le MIPTV, puis Cannes, puis les Screenings de séries à Los Angeles sont devenus les rituels du printemps.

MIPTV

Puis voici le Congrès des Exploitants (septembre), les Rencontres de Beaune devenues celles de Dijon (octobre) les Cesar (février) et ses différentes pré-soirées d’hommages.

Le cinéma est une famille, l’audiovisuel une industrie.

« Mon meilleur souvenir de débats, outre les harangues de Luciana Castellina et Viviane Reding, Jack Ralite et Jack Valenti, c’est celui sur la langue de tournage que j’avais organisé pour faire face, déjà, à la demande croissante de tournage en anglais motivée par des intérêts financiers, loin tellement loin des visions artistiques des réalisateurs.

Pendant tout le débat, les créateurs de plusieurs pays d’Europe rappelèrent que tourner dans leur langue était un plaisir, et en anglais une corvée imposée par des nécessités de financement.

La conclusion du Commissaire européen Jean Dondelinger allait de soi, mais sûrement passablement éméché et n’ayant pas suivi les interventions des réalisateurs, il avança qu’il avait tout compris et que  la langue de tournage n’avait aucune importance.

Claude Berri sortit comme un diable de sa boîte et l’apostropha durement, en lui disant que comme d’habitude la Commission européenne disait aux cinéastes qu’elle les avait compris, tout en proposant exactement le contraire de leurs souhaits.

25 ans après rien n’a changé, et c’est peut-être le plus inquiétant. »

Pascal Rogard, à l’occasion des 25 ans des Rencontres de l’ARP, en 2015.