Le Mouv, avec du Canal+ dedans #cannes2012

Samedi dernier, je participais à l’émission « Médias Code Source », consacrée cette fois-ci à … Cannes:

« Le Festival de Cannes, événement culturel ou événement business et médiatique ? « 

C’était avant 5 rendez-vous, un déjeuner, 3 dîners, un film, et une party animée par Boy George sur le patio Canal.

C’est à (r)écouter ici!

#Cannes2012, J+3

Film, rendez-vous, star, noeud pap’, rencontres, scripts, échanges, surprises, pluie, stress, émotion, gouvernement, trop de films, pas assez de films, svod, TV connectées, grand écran, Américains, cohue, grosse cohue, fatigue,  solidarité, professionnalisme, excitation, convention collective, autorité de la concurrence, dossier,

Cannes ressemble à un village.

Mais c’est un village.

#Cannes2012, c’est maintenant.

Arrivée la veille en fin d’après-midi, dîner, préparatifs, quelques centaines de demandes d’invitations, cartons, rendez-vous. Comme chaque année, même question. Mais pourquoi cette agitation ? Elle est joyeuse, inquiète parfois. Mais le plus important est évidemment ailleurs. Dans la célébration d’un cinéma mondial, exigeant, et passionné.

De l’étanchéité

Cet article aurait pu se transformer en notice Castorama, ou en pub pour un mastic pour salle de bains.

Dans un avis récent, le CSA recommanderait que CANAL+ laisse tranquillement les films dont la chaîne a acquis les droits de diffusions poursuivre leur exploitation en video à la demande en parallèle de sa propre diffusion. Il a enclenché quelques échanges avec des professionnels du cinéma.

1. Le premier argument, assumé ou pas, est qu’il faut bien trouver un moyen pour faire décoller encore davantage le marché de la VOD en France. J’avoue être resté interloqué de longues minutes par le remède proposé ci-dessus. Il fallut rappeler que la VOD peut démarrer… 6 mois plus tôt que n’importe exploitation télévisuelle, y compris payante. Rappelons aussi que, d’après le CNC, environ 40% des films qui sortent en salle n’ont aucune exploitation VOD (significative). Pourquoi donc penser que la VOD se porterait mieux si elle pouvait parasiter la fenêtre payante, alors même qu’elle a déjà 6 mois d’avance sur cette dernière ? J’ai la réponse, vous l’avez tous: puisque CANAL+ fait de jolis efforts d’éditorialisation et de promotion des films qu’elle propose à ses abonnés, autant que ça profite à d’autres ? On appelle cela favoriser le parasitisme.

2. Il est vrai que CANAL+, comme n’importe quel autre diffuseur d’une oeuvre, préfère être seul à proposer la dite oeuvre à ses abonnés pendant le laps de temps dont elle dispose. Cette garantie d’être « seul » – que la chaîne paye chèrement – est aussi et surtout un encouragement à faire la promotion de ladite oeuvre.

3. Cette exclusivité temporelle et temporaire se négocie. Actuellement, comme ailleurs dans les marchés où le cinéma a une exploitation un tant soit peu développée, cette exclusivité n’est ni obligatoire, ni interdite.

4. Certains contradicteurs nous rétorquent que c’est mauvais pour l’offre légale que de voir disparaître un film des plates-formes délinéarisées. Je ne savais pas que CANAL+ était une offre illégale.  « Oui, mais il faut s’abonner » m’explique-t-on. Oui, c’est vrai, il faut s’abonner. C’est tout le principe.

5. Certains contradicteurs convoquent l’histoire pour argumenter: on pouvait bien acheter le dvd d’un film quand ce dernier était simultanément sur CANAL+. C’est tout à fait exact, tout à fait hors de propos, tout à fait obsolète: la Video à la Demande dont il est question ici est locative, et c’est donc à la location de DVD qu’il faudrait la comparer. Or la location de DVD n’a jamais excédé 2 ou 4 mois, bien avant toute diffusion télévisuelle payante ou gratuite. Rien n’interdit iTunes ou Amazon de proposer du téléchargement définitif.

6. On nous rétorque enfin qu’il faut décourager le piratage. C’est vrai. Mais le piratage des oeuvres n’attend pas 10 à 12 mois après la sortie des films en salles pour démarrer.