Digital Videos: savoir de quoi on parle.

Il paraît que les internautes américains regardent et apprécient de plus en plus les videos digitales et professionnelles qu’ils trouvent sur le Web. 

Je chipe ce graphique à GFK dont l’IAB vient de promouvoir l’une des dernières études à l’occasion des Newsfronts.

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Gfk a conduit deux enquêtes, l’une quantitative, l’autre qualitative, sur l’importance grandissante des « Videos Digitales Originales » (Original Digital Video) dans la consommation audiovisuelle du grand public. L’institut a ainsi comparé les usages ces VDO à deux autres genres, les Video Amateurs et les shows TV diffusés en ligne (épisodes de séries postées sur des sites tels Hulu ou ABC.com).

Sans surprise, GFK trouve que les internautes regardent et apprécient de plus en plus ces Videos Digitales Originales:

  • Original Digital Video Market Grows 15%
  • Approximately one in five (22% or 52 million) American adults age 18+ watch Original Digital Video each month, up 15% from a year ago (19%; 45 million).
  • Key subgroups:
  • Four in ten young adults age 18-34 watch monthly, a 25% increase from 2013
  • Males tend to view content more on a monthly basis
  • Monthly+ viewing of TV Online is 28% of U.S. adults, and Amateur content is highest at 31%.

Mais il y a un biais assez incroyable pour qui travaille un peu dans le secteur, ou l’intention inavouée de cette étude: la définition des trois catégories sus-nommées de  videos disponibles en streaming ne veut pas dire grand chose.

Pourquoi différencier les séries TV produites et diffusées par des acteurs on-line (Netflix, Hulu, Amazon) de celles produites par des chaînes de TV gratuites ou payantes ? On les regarde toutes sur les mêmes écrans (TV, tablettes, PC); les modèles économiques sous-jacents qui ont permis leur financement sont identiques (services par abonnement ou financés par la publicité); les modèles d’exposition des oeuvres sont quasiment identiques (diffusion à la demande, binge-viewing).

Bref, cette distinction n’a aucun sens.

Pire, GFK mélange dans les Original Digital Videos des formats longs (i.e. des séries de quarante minutes par épisode) et des videos courtes (les Tops/Flops de Buzzfeed par exemple).

Pourtant, la question de fond demeure: comment professionnaliser la production audiovisuelle digitale ?

Et ce n’est pas une question de talents, mais d’argent et de temps.

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Allez, pour le plaisir:

 

 

 

Le retour de Jack Bauer, enfin.

Jack Bauer représente quelque chose de particulier pour Canal+ et la fiction américaine en générale. Elle a ouvert le champ à un intérêt et une passion jamais démentis pour la fiction américaine sur l’antenne. Il y a un avant et un après « 24 ». Ensuite, elle fut dès 2001 l’une des séries les plus addictives que nous ayons connues. Outre une narration innovante, elle proposait des personnages forts, ambivalents, évolutifs .

Enfin, c’était un sacré pari.

Cette série-là, plus qu’une autre, a changé plusieurs paradigmes de la fiction américaine.

Lundi soir, on repart donc pour une aventure, 12 épisodes. La Fox nous a expliqué qu’il s’agissait non pas d’une suite mais d’une « série évènementielle« .

« Vivre encore un jour » dit le slogan.

C’est donc lundi soir, pour celles et ceux qui sont à l’heure américaine.

 

 

 

Pourquoi regarder Dirty Harry en 2014 ?

Il se passe quelque chose d’un peu lourd, quelques milliards de videos regardées chaque mois ailleurs que sur nos écrans traditionnels. Certes, il manque parfois le soin d’une fiction au long cours, l’argent du développement d’un scénario et que sais-je encore. Mais il y a des choses formidables, et quotidiennes.

Cette explosion nous interroge, notamment sur notre capacité à transmettre la culture, évidemment le cinéma.

La transmission de la cinéphilie est un long combat. Il y a trente et quelques années, nous pouvions espérer collecter ce qu’il fallait d’impressions cinéphiliques grâce à l’attrait de l’image sur grand écran, la frustration du manque d’images animées, le faible nombre d’écrans à notre disposition.

La génération Z, qui écrase déjà en agilité la précédente « Y », a le souci inverse. Il est presque existentiel. Elle doit trier et non chercher, comprendre ce qui fait sens et éviter de s’égarer. Sur Internet, quelques milliards de videos lui sont envoyées.

Aussi le plaisir est-il immense quand certains films passent le test de l’épreuve familiale.

Dirty Harry, film lent et troublant, qui fit polémique en son temps, fut de ceux-là.

En espérant que d’autres familles d’aujourd’hui parviennent également à accrocher la jeune génération.